JE NE SUIS PAS APLAINDRE
Ce billet pourra paraître un peu dur, mais il est sincère et le plus objectif possible, le but n'étant pas de raconter ma vie pour ce qu'elle est mais pour transmettre et se préparer à tout ce que l'on peut vivre et s'y prémunir, voilà tout., J e ne suis pas à plaindre, d'autres souffrent plus que moi, et je suis particulièrement bien entouré, cependant , j'ai été bien pris pour un imbécile par certain(e)s, ou un faire-valoir, et puis la pitié (encore une notion religieuse) engendre la jalousie. Et oui, mes patrons me soutiennent, je gère mon temps comme la maladie me l'impose, car j'essaye de faire le maximum pour mériter ma solde. J'ai d'ailleurs réalisé de nombreux documents afin de partager tout ce que j'ai appris pendant mes 6 mois de stage, ce qui n'a été ralisé par aucun de mes prédécesseurs. J'ai aussi pris soin de modifier la liste des personnes les bienvenues à mes obsèques, je n'ai pas envie que Christel et les filles se retrouvent à devoir remercier des personnes qui ne seront présentes que par obligation et qui ne se seront pas souciés de nous. D'ailleurs certains ont modifié leur comportement et ne disent même plus bonjour à Christel, la gêne ne justifie pas tout! En fait il s'agit de pleutres et de poltrons pour qui la maladie fait peur, il y a dans ce lot, tous les calimeros qui s'inventent de faux problèmes pour exister aux yeux des autres. Il est vrai aussi que de vouloir rester volontaire, optimiste et ne pas faire supporter aux autres mes déboires, ou bien de tenir un blog plutôt optimiste, musical et coloré ne transmet pas la réalité de ce que nous vivons. Mais c'est mieux pour transmettre notre retour d'expérience, car la rélité est bien pourrie; je vais mourrir, laissant ma femme et nos filles, un an d'hémiplégie et de combat pour me rééduquer, l'hémiplégie c'est aussi l'incontinence par moment, les chutes quand on glisse dans son urine en pleine nuit, ma femme qui doit m'aider à me relever, me laver et laver mes conneries! C'est aussi la perte d'autonomie, toujours devoir demander pour tout, ne plus bander, c'est du boulot en plus pour les autres et une privation de liberté pour moi!!
Heureusement j'ai toujours été très bien soutenu et entouré, tant sur le plan professionnel que chez nous. Par contre l'avantage c'est de savoir comment je vais mourrir, l'oedème cérébral va croître, je tomberai inconscient et grâce aux directives anticipées, ne serait pas réanimé, et puis glissade contrôlée par les médecins sur la pente savonneuse, , y'a de quoi être jaloux c'est certain, d'autant que ma promotion est dûe à ma maladie et non le boulot que j'ai pu réaliser, alors les jaloux:
Alors , en attendant tranquillement la mort, je tâche de rester papa et mari et de profiter de tous les petits moments de bonheur et leur construire encore de beaux souvenirs; vive les ballons de baudruche:
et les éclats de rire qui ont été avec
ainsi que le cirque et les câlins: